Dans son livre « Big Data penser l’homme et le monde autrement » (Ed. Le Passeur -2015), Gilles Babinet dresse un tableau complet (inquiétant pour certains ou génial pour d’autres) de l’utilisation des données dans tous les domaines de notre vie.
Ces techniques de Big Data permettent de développer des outils marketing perfectionnés, d’améliorer la prise en charge médicale ou encore d’allier productivité agricole et développement durable. Les données pourraient bien être l’une des énergies motrices de la nouvelle révolution globale en cours.
L’auteur fait toute la lumière sur ces questions en rappelant que ce ne sont pas les technologies qui façonnent l’humanité, mais bien l’usage que l’on choisit collectivement d’en faire.
Sa conclusion est heureusement positive :
» …..Mais peut être y a t il un autre chemin, un chemin que nous n’envisageons pas parce qu’il n’est pas en apparence raisonnable. Un chemin de civilisation également, mais un chemin qui vise à renforcer ce qui caractérise l’humanité au delà de la machine. Ce chemin est celui sur lequel la machine sera, au moins pour un temps, inconfortable. Là où la machine n’est capable que d’incréments, ne connaît pas la fulgurance de l’intuition, de l’acte gratuit, l’homme se caractérise par ce qui le rend plus unique encore que la raison. L’art, la transcendance, la poésie et la spiritualité en sont les attributs. Et la machine pourrait nous aider à y être meilleur. Nous n’aurions plus, pour un temps au moins, à tenter une compétition qui est de toute façon perdue d’avance. Il s’agirait donc d’abandonner le projet transhumaniste qui laisserait la machine nous cannibaliser et assigner à celle-ci le rôle de renforcer ce qui relève de notre irrationalité, ce qui nous rend transcendants, intuitifs, créatifs ou fulgurants…. »
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » affirmait Rabelais il y a cinq siècles, ne pourrait se révéler prophétiquement aussi juste !!!